Le présupposé de ce qu’enseigne la gestion du temps c’est qu’on peut se le créer.
« Le temps on ne l’a pas, on (se) le crée », c’est ce que j’avançais plus ou moins à ceux qui se plaignent de ne pas en avoir avant d’implémenter GTD.
Au sens propre c’est évidemment faux. Nous avons tous dans la même journée les mêmes 24 heures. Cela dit, s’agissant de notre ressource la plus précieuse car limitée, il paraît raisonnable d’en faire le meilleur usage. L’intention derrière les enseignements de la gestion du temps n’est donc pas déraisonnable. Il ne me paraît pas absurde de faire de la place dans son quotidien pour ce qui a de l’importance. En ce sens, il n’y a pas en contradiction avec GTD.
Une fois qu’on se dit ça, la question est de savoir ce qui est important. À cela la discipline de la gestion du temps n’apporte pas vraiment d’éclairage. Elle nous incite à prioriser et pour ce faire définir des objectifs mais ne nous laisse pas le moindre indice pour les clarifier ni justifier qu’ils sont les bons. GTD fournit ces indices grâce aux 6 horizons.
L’autre apport des 6 horizons comparativement aux outils habituels mis en avant par la gestion du temps, c’est la granularité. La gestion du temps n’enseigne pas à distinguer clairement une prochaine action tangible, d’un ensemble de prochaines actions qui constituent un projet. Comment prioriser dans une to-do-list « Mettre en place le site web » et « Envoyer le rapport YYY à X » puisqu’il s’agit d’activités de nature différente. A coup sûr, il faudra découper « Mettre en place le site web » en plus petites étapes mais dans ce cas à quoi bon les mettre dans la même to-do-list ?
En segmentant prochaine action et revisant l’idée qu’on se fait de ce qu’est un projet GTD offre un niveau de granularité qui permet non seulement de prioriser efficacement mais aussi de s’engager. En définissant une prochaine action claire et tangible, on enlève les freins à l’exécution.
Avec la gestion du temps on se prépare à combattre ce qu’on ne peut pas modifier. On ne tient pas compte de l’instant présent et on se focalise sur un futur non maîtrisable.
Si un cataclysme se produit que je dois absolument gérer, j’aurais beau avoir bloqué du temps dans mon calendrier ou refusé toutes mes réunions ce jour là, toutes ces stratégies ne serviront à rien parce que ma priorité du moment sera d’éteindre l’incendie. À une plus petite échelle un imprévu peut devenir ma priorité du jour. Encore faut il être sûr que cette urgence doit être ma priorité. Comment s’inscrit elle dans mon axe de perspective. A quel horizon répond-elle ? Ne peut elle pas supporter d’attendre que j’ai accompli un autre de mes engagements avant d’être actionnée ?
Bloquer du temps pour l’important ne suffit pas à faire taire les interruptions et les imprévus. Il n’y a aucune technique pour prévoir ce qui ne peut l’être à notre échelle. Tout ce qu’on peut faire c’est développer des aptitudes pour savoir les gérer quand ils surviennent et s’adapter au contexte pour agir au mieux. « Mind like water ».
En ça GTD apporte la clarté d’esprit et le recul nécessaire qui facilite nos prises de décisions quant à la meilleure chose à faire à l’instant t. Ça ne veut pas dire que GTD nous dira ce qu’il faut faire mais à minima nous aidera à décider en déployant le moins d’effort de réflexion possible.
Cette clarté et son effet sur notre charge mentale vaut son pesant d’or face à la frustration que peut amener la vue d’une to-do-list dont plus de la moitié des tâches n’ont pas été accomplies.